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LA « GRANDE LUEUR À L’EST » : ou les intellectuels français et le communisme.
22 avril : 13 h 30 - 15 h 30
Du début des années 1920 jusqu’à la publication de L’Archipel du Goulag de Soljenitsyne en 1973, des intellectuels français ont cru au communisme incarné tour à tour par Staline, Mao et Castro.
En juillet 1931, André Gide écrit dans son Journal : « Je voudrais crier très haut ma sympathie pour la Russie. Je voudrais vivre assez pour voir la réussite de cet énorme effort ; son succès que je souhaite de toute mon âme, auquel je voudrais travailler. Voir ce que peut donner un État sans religion, une société sans famille. »
En 1933, Paul Nizan écrit : « L’URSS est la seule force vivante du monde. En face de la décrépitude du capitalisme, de l’ignoble barbarie, du sang, de la nuit dans lesquels il sombre, le pays qui construit le socialisme annonce la forme que prendra demain la civilisation humaine. Quiconque ne prend pas le parti de la révolution choisit celui du fascisme répugnant qui déferle sur les Balkans, l’Italie, l’Allemagne. La tâche la plus pressante des prolétaires, des intellectuels, est d’entrer dans l’armée des défenseurs de l’URSS, de se joindre au front rouge de ceux qui ont résolu de suivre l’exemple qu’elle donne au monde. »
En 1954, au retour d’un voyage en Union soviétique, Jean-Paul Sartre rédige cet éloge du pays des soviets : « La liberté de critique est totale en URSS et le citoyen soviétique améliore sans cesse sa condition au sein d’une société en progression continue. »
Ces intellectuels se sont illusionnés sur La grande lueur à l’Est : c’est l’image qu’ils utilisaient pour décrire l’expérience en cours en Russie depuis 1917. Le pays où la classe ouvrière était au pouvoir, le pays épargné par la Grande Dépression des années 1930, le pays du maréchal Staline vainqueur de l’Allemagne nazie et leader du monde communiste en lutte contre l’impérialisme américain.
Conférencier : André Champagne, professeur d’histoire et chroniqueur
Coût, sans abonnement : 10 $